L’agence Nationale de sécurité sanitaire publie un avis de
recommandation relatif aux risques d’exposition aux ions perchlorate présent
dans l’eau destinée à la consommation humaine.
Selon l’ANSES, il est conseillé de limiter la consommation
d’eau du robinet et de lait infantile où le niveau de pollution aux
perchlorates dépasserait 4 µg/l. Ces recommandations s’adressent particulièrement
aux nourrissons et aux bébés de moins de
6 mois.
Etat des lieux
Saisie à deux reprises au court de l’année 2011 par la DGS
(Direction générale de la santé), l’ANSES a eu pour mission d’apporter un
complément d’information quant à la présence d’ions perchlorate présents dans
les eaux destinées à la consommation humaine. Lors de cette étude, l’ANSES détecte
la contamination d’eaux du robinet dans
les régions Aquitaine et Midi-Pyrénées. A cette période, elle décrète que les
eaux contenant moins de 15 µg d’ions perchlorate par litre ne comportent pas de risque sur la santé, mais
déconseille quand même cette eau aux nourrissons dans la préparation de biberon.
En 2012, la DGS saisit à nouveau l’ANSES au sujet d’une contamination dans le nord de la France. Il s’agit d’évaluer les risques sanitaires liés
à l’exposition d’ions perchlorate dépassant 15µg/l pour un adulte et 4 µg/l
pour un enfant de moins de 6 mois. Il s’en suivra la démonstration de l’impact de
ces substances sur la thyroïde.(1)
D’où viennent les
ions perchlorate ?
Le perchlorate d’ammonium est issu en majorité de la
production de matériel militaire. Dans
son rapport, l’ANSES indique les différentes origines des ions perchlorate
qui étaient utilisés par exemple comme
« oxydant pour les fusées », « dans la poudre d’armes à
feu » mais aussi pour le « déclenchement des airbags ».
En France, la présence d’ions perchlorate dans les eaux du
robinet est justifiée soit par une activité industrielle utilisant le
perchlorate d’ammonium (Aquitaine et Midi-Pyrénées), ou par une ancienne zone de
conflit militaire suite à la guerre 14-18 (Nord pas de Calais).
Quel danger sur
la santé?
Selon différentes études réalisées (1), l’exposition aux
ions perchlorate aurait un impact sur la santé et perturberait les fonctions thyroïdiennes de l’homme. Suite
à un « avis
relatif à l’évaluation des risques sanitaires » liés à ces substances,
la DSG indique les valeurs limites définitives d’exposition à : 15µg/l chez
l’adulte et 4µg/l chez l’enfant.
La contamination de
l’eau en France
Une cartographie de la France, dresse le niveau de contamination au perchlorate. Les ¾ des échantillons analysés sont
inférieurs à la limite instaurée par la DGS. Seul 2% des échantillons sont au-dessus
de la limite pour les nourrissons. Bien que les résultats soient majoritairement
positifs en terme d’eau du robinet, il n’en reste pas moins que certaines eaux
sont encore contaminées et dangereuses pour la santé des nourrissons et des
femmes enceintes. Il est donc nécessaire pour les personnes concernées de bien
se renseigner sur la qualité de l’eau du robinet dans leur région.
En complément de son enquête, l’ANSES a dressé une étude sur
le lait infantile commercialisé en France, et les résultats sont moins
satisfaisant : « 5% des nourrissons
seraient potentiellement exposés à ces composants nocifs ».
L’agence régionale de la santé a émis il y a quelques temps une alerte au sujet d’une nouvelle contamination aux ions perchlorate en
Champagne-Ardenne. Selon les résultats d’analyse, plus de 100 communes révèlent un taux de perchlorate situé entre 4 et 15µg/l et 6 à plus de 15µg/l. Même si le taux d’ions perchlorate ne
dépasse pas la limite instaurée, de nombreuses communes françaises sont
touchées encore par cette pollution.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire