Le journal du Dimanche du 27/04 relate d’un article sur la
situation de la première ressource en eau potable d’Ile de France. La nappe
phréatique de Champigny sur Marne est une vaste réserve d’eau de 2 600 km²
qui permet d’alimenter en eau potable plusieurs millions de franciliens. Cette
ressource est cependant l’une des nombreuses victimes de la pollution de l’eau
aux nitrates et pesticides.
Une limite de
quantité
La nappe phréatique des calcaires de Champigny s’est
rechargée entre 2012 et 2013 grâce aux
fortes précipitations relevées en Ile de France. Selon une hydrologue au BRGM (Bureau de Recherches
Géologiques et Minières), ces pluies ont été efficaces car elles ont atteint
directement la nappe phréatique. En effet, les précipitations sont souvent
retenues par les végétaux et n’arrivent pas tout à fait à s’incruster dans les
sols pour atteindre les réserves naturelles d’eau.
La nappe phréatique a su se remettre de la longue période de
sécheresse relevée entre 2006 et 2012, où le niveau d’eau avait massivement
diminué. L’Etat a réagi (tardivement) en 2009 avec la mise en place de
restrictions visant à limiter le prélèvement sur la base d’un plafond de 51M de
m3/an. Pourtant l’année suivante en 2010, c’est bien 64 millions de mètres cube
d’eau qui ont été prélevés sur cette ressource.
Une limite de qualité
Les cours d’eau d’Ile de France sont les plus touchés de l’Hexagone
en matière de pesticides et nitrates. La directive Nitrates (91/6/76/CEE) datant de 1991 vise à réduire la pollution des eaux
par les nitrates d’origine agricole. En 2013, le département de la Seine et
Marne était au cœur des zones vulnérables.
Les contaminations de l’eau potable n’échappent pas à la
nappe de Champigny. L’eau de mauvaise qualité car polluée par les nitrates et pesticides, est traitée pour atteindre
les seuils de potabilité. Si les précipitations ont été plus fréquentes ces
dernières années, elles ont finalement aggravé la qualité de la réserve. L’eau
de pluie a traversé les sous-sols s’est enrichie de polluants que l’on retrouve
aujourd’hui dans la nappe d’eau.
Des associations luttant pour protéger cette ressource veulent
mettre en place des dispositions de « quantité » et de
« qualité » plus draconiennes pour la nappe phréatique de Champigny. Il
faut lutter contre les pollutions aux pesticides d’origine agricole et limiter
la distribution d’eau potable durant les périodes de sécheresse. Pour les
associations, chacun doit y mettre du sien pour profiter d’une meilleure qualité d’eau du robinet.